LIBRE ♣ Tout homme s'enrichit, quand abonde l'esprit ♦ [Avant l'arrivée de A]

Beaucoup de qualificatifs pourraient décrire Mademoiselle Lisa Turpin. Intelligente, entêtée, sentimentale, sérieuse, studieuse, jalouse, ou encore passionnée. Beaucoup conviendraient en effet, mais pas le mot ordinaire. Lisa Turpin était tout sauf ordinaire. A la manière des succubes de quelques légendes, elle attirait sur elle involontairement le regard des hommes. Du bout de sa baguette, elle pouvait lancer des sortilèges impraticables pour les simples mortels. Son compagnon était un loup-garou et elle s'était prise d'affection pour cette part sombre de lui, la considérant comme si elle avait été une personne, lui donnant même un petit non. Elle avait une intelligence semblable à celle d'une sorcière trop exposée aux yeux de tous, qui la rendait capable de connaître nombre de formules et d'histoires, d'accumuler nombre de connaissance. Elle n'était pas parfaite. Elle avait cette jalousie dans le regard chaque fois que l'on apprenait Remus. Certains professeurs lui reprochaient autrefois d'avoir un esprit trop fermé sur les faits e, de trop penser par les livres. Ses amis se plaignaient parfois du fait qu'elle ne prenait pas toujours le temps de s'amuser. Et elle avait cette sensibilité qui la faisait se sentir piquée au vif quand on la taquinait, ou la critiquait.

"- François de la Rochefoucaud dirait que les esprits médiocres condamnent par habitude tout ce qui passe à leur portée..." répond la sorcière posément, en feuilletant son ouvrage avant de lever les yeux vers cette personne.

Lisa ne se démonte pas, laissant entendre par ses mots qu'en la critiquant comme elle le fait, en la "condamnant", cette étrangère ne montre guère d'esprit. En réalité, si Lisa était tout à fait impolie, elle dirait de cette inconnue qu'elle était vaniteuse et imbue de sa personne, orgueilleuse au plus haut point. Elle le sentait dans ce simple échange, dans ces quelques mots.

"- Normalement les gens se présentent, le savez-vous ? A moins qu'ils ne soient très connus. C'est à dire des personnes éminentes comme Dumbledore, de grands professeurs, des chercheurs, des inventeurs, des auteurs... Ces personnes dont on orne de portrait des biographies sur d'inombrables pages mais dans votre cas, hors une pâle imitation de Lestrange, je suis navrée de vous informer que votre visage m'est totalement.... Inconnu."

Et elle supposait que pour une personne s'estimant de la sorte, cela devait être fort contrariant.

La jeune femme lève un sourcil en regardant son interlocutrice comme cette dernière semble contrariée d'être comparée à Bellatrix Lestrange. Pourtant tout y est, entre l'air hautain et els cheveux frisés, à la limite du mal peigné. Mais elle a raison, tout aussi folle soit-elle, Madame Lestrange est peut-être plus belle - si le terme peut être employée - que celle-ci. Mais elle est bien plus folle aussi, pour ce que la jeune semi-vélane en sait. Cette femme menace de la désintégrer sans laisser de trace de son existence : Lestrange n'aurait pas prit le temps de parler, elle l'aurait déjà fait, assurément.

"- Madame Lestrange n'a rien d'un vulgaire personnage pour enfant, vous n'avez sans doute jamais croisé sa route pour parler comme cela."

Et en soit Lisa ne l'a jamais vue non plus, même pendant la bataille du 2 Mai, elle n'a pas eut à faire à cette sorcière. Elle combattait ailleurs et Bellatrix pour sa part avait de plus grandes ambitions qu'une gamine à affronter. Alors Lisa la connaissait seulement de nom, de réputation, de ce que d'autres qui l'avaient vu lui avaient dit. D'autres comme Luna.

"- Et je ne pense pas que vous m'auriez désintégré, parce que je vous aurait stupéfixé avant je suppose." répond la jeune femme sans aucun doute au sujet de ses réflexes. La sorcière ne manque pas de pratique à l'art du duel. Après tout elle a travaillé avec les membres de l'armée de Dumbledore pour se préparer à la bataille, elle en a vécut une te, pour parer le tout, elle sort avec un professeur de défense contre les forces du mal à l'origine. C'est à dire un homme qui a l'habitude de vous parler des dangers et de la nécessité de vous défendre contre ces derniers. De fait, Lisa Turpin a déjà une main sur sa baguette magique.

Lisa lève un sourcil face à cette étrange femme alors que cette dernière fanfaronne au point de dire que la folie de Bellatrix Lestrange est au niveau de la sienne. La bleu et bronze n’a jamais connu la mangemorte en réel, autrement qu’au cours d’une bataille mais de ce qui lui en a été dit, la folie est un mot trop sage pour définir l’état d’esprit dans lequel est la sorcière noire. Ni Lisa ni cette fille ne peuvent réellement prendre la mesure de la puissance et de la folie de Bellatrix alors que l’une ne l’a jamais vu et, la seconde, n’en sait que ce qu’une auteure a put leur raconter dans un livre pour la jeunesse, qu’elle a alors forcément édulcoré. Lisa lève un sourcil, parce qu’il est étrange à ses yeux de se targuer d’être aussi terrible que Bellatrix, cela ne lui semble pas être un compliment.

«- Je vois… Et qu’en savez vous ? Il y a un instant vous la disiez presque sortie d’un conte pour enfant ce qui me pousse à supposer que vous ne l’avez jamais rencontrée. Dans ce cas, si mon raisonnement est exact, aucun livre pour la jeunesse n’aura put relater aussi intensément et précisément la psychologie de Madame Lestrange, sans quoi je suppose que le livre n’aurait pas convenu à un jeune public. Par conséquent, vous ne pouvez en savoir que ce que l’on a bien voulu vous raconter. Je me trompe ? De cette façon, comment pouvez-vous affirmer que sa folie atteint la votre ? Vous ne la connaissez pas et en parlez comme si elle était votre plus grande amie… Mais Madame Lestrange n’a pas d’amis. Et semble par ailleurs trop azimuté par son Voldemort pour écouter ou rejoindre qui que ce soit d’autre.»

Lisa hausse encore un sourcil en écoutant cette femme se vanter, faire sa promotion, comme une maîtresse du monde. Elle pourrait presque égaler Voldemort, au goût de Lisa, question mégalomanie. Et la semi-vélane reste sur ses gardes comme elle ne sait pas à quoi s’attendre de la part de cette femme. Sa main reste vissée sur sa baguette juste au cas où.

«- Vous vous pensez au-dessus de tout le monde, je suppose ?»