Je suis Peter... Peter Pan.

Pour ma part, je dirais que ma véritable histoire commence le jour où j'ai abandonné mon fils de 6 ans à son sort pour le pouvoir que m'apporterait le Pays Imaginaire. Je me souviens encore de son visage apeuré, son regard suppliant de ne pas le laisser, avec de minces larmes perlant aux coins de ses yeux. Je crois… Je crois que j'en avais aussi. Je ne m'en souviens plus, ça remonte à si loin… Trop loin. Assez loin pour que j'oublie et tourne la page. Rumplestiltskin, qui se fait aujourd'hui nommé le Ténébreux, est mon fils et jamais je ne pourrais regretter ce que je lui ai fait, quand je pense moi-même à ce qu'il m'a fait. Ce n'est que lui rendre la monnaie de sa pièce. Lui retirer la famille qu'il m'a retiré lorsqu'il venait tout juste de trouver la lumière du jour. Cette histoire n'est pas celle de Peter Pan, celui que je suis devenu, mais celle de Malcolm… Le père et l'amant d'une magnifique femme aux cheveux bruns foncés et au grand cœur nommé Fiona. Elle était tout pour moi, je vous l'assure. Être âgé n'avait pas d'importance quand j'étais à ses côtés, il suffisait qu'elle me regarde de ses grands yeux marrons pour que je retourne en enfance. J'étais prêt à construire une famille avec elle, mais notre fils, à peine venu au monde, me l'a retiré sans même que je n'ai pu lui dire au revoir. Comment pouvais-je l'aimer, après ça ? Cette petite…larve, me prenait tous mes rêves d'un simple sourire innocent. Deux fées me le ramenèrent lorsqu'il fût près d'un grand danger, mais elles ne me la ramenèrent pas, elle. Ma bien aimée. Jamais je ne l'a revu, mais le visage de mon fils, ah ça… j'ai passé 6 ans de ma vie à le supporter. Et sans qu'il ne s'en rende compte, il me gâchait mon temps, mon argent et tout ce qui avait, autrefois, était ma vie. Rumplestiltskin est la cause de la mort de Malcolm. Arrivée au Pays Imaginaire, je n'ai fait que prendre ma seconde chance au vol, lorsque l'ombre de l'île m'aborda pour me proposer un marché. La jeunesse et le pouvoir pour un enfant que je n'ai jamais aimé. Le choix était fait. Pour ce qui est de mon nouveau nom, disons que je n'ai fait que marquer le jour où ma liberté a été rendue. Peter Pan étant le nom de la poupée de mon fils.

Je devins donc ce garçon éternellement jeune et puissant, qui régnait sur le Pays Imaginaire comme seul maître, enfin... c'est ce que je pensais. Mes illusions se sont vites estompées et j'ai compris que l'éternité avait elle aussi un prix, et ce n'était pas celui d'abandonner mon fils, le poids qui me rappelait que je n'étais plus un enfant. J'avais passé le marché avec une ombre qui se disait être le seul habitant du Pays Imaginaire. Après que Rumple fût éloigné, laissé dans mon ancien monde, la forêt enchantée, où ma réputation de lâche irresponsable semblait me précéder, l'ombre m'amena, en volant, dans un nouveau lieu spécialement créé pour moi : une grotte en forme de crâne géant. À l'intérieur, je découvris ce qui limitait mes pouvoirs et me faisait comprendre que l'éternité ne signifiait pas pour toujours... Un sablier doré, entouré de crânes de même textures, et du sables magiques qui glissaient contre les parois avant de s'écraser dans la partie inférieur. Ma jeunesse, ma vie, mon temps... était compté.
"Que se passera-t-il lorsque le sablier sera vide ?" Avais-je demandé à l'ombre, inquiet et tellement naïf de ce qui pouvait m'attendre.
"Tu mourras."
Non. Je ne pouvais pas l'accepter. Le pouvoir était à ma portée. La seconde chance que m'apportait le Pays Imaginaire était bien trop grande pour que du sables vienne me la limiter. Je comptais bien leur montrer ce que signifiait éternité, et ça qu'importe le temps que ça me prendrait. Je m'étais décidé à trouver une solution pour rester immortel, jeune et puissant. Pour toujours. 

Après pas mal de recherches, une prophétie indiqua qu'un garçon détiendrait,
plus tard, le cœur du plus pur des croyants. Un enfant qui n'aurait pas peur de sauter dans le vide pour voler, même si la magie s'affaiblissait, même s'il demeurait seul à garder la foi. J'entrepris donc de chercher tous les garçons qui auraient le plus de chances de croire en la magie et les ramenèrent avec moi. Les plus seuls, les plus mal-aimés, ceux qui se sentaient abandonnés, devinrent les garçons perdus. Ils étaient à mes ordres, ils m'admiraient, j'étais leur chef. En échange, je ne leur promettais que la famille qu'il n'avait jamais eu, ici, au Pays Imaginaire, là où aucun adulte n'avait à dire ce qu'ils devaient faire ou non. Je leur offrais la liberté. Je découvris même un bras droit, Félix, qui m'étais d'une fidélité aveuglante. Au fil des années - quelque chose comme un siècle - je finis par trouver le plus pur des croyants. Il se nommait Henry, Henry Mills, et il était, je peux le dire, ce que la prophétie prédisait. Dommage qu'en ayant tant de foi, il finit par avoir foi en moi... Et me crus sur parole lorsque je lui confiai que la magie du Pays Imaginaire était en train de s'affaiblir et que seul son cœur dans ma poitrine permettrait de sauver l'île.
Son envie de devenir un héros pris possession de toutes ses décisions et,
à mon plus grand plaisir, il me donna son cœur, sa vie. Même sa famille,
qui avait justement pu voir ce pauvre spectacle sans aucun moyen de l'éviter,
n'avait plus le pouvoir de me vaincre. Ma seule faiblesse, pour le moment,
c'était d'être faible temporairement, le temps que mon énergie et ma puissance se décuple. Je me devais donc me retirer à l'endroit où je me savais protégé.

Là où je ne compris pas ce qui m'arrivai, c'est qu'au moment même où je venais de capturer la Sauveuse, la méchante-reine et Blanche-neige, dans mes filets, je n'eus pas le temps d'en profiter que je disparus... Transporté dans un autre monde, dont j'ignore encore toutes les facettes.