Il y a tellement de choses que j'aimerais vous dire (avec Severus ROGUE)

Minerva évitait le plus possible toute communication visuelle ou gestuelle avec Severus Rogue. Elle ne lui avait pas pardonné et ne lui pardonnerait jamais le meurtre d’Albus Dumbledore, cet homme qu’elle avait considéré comme un mentor, un professeur, un ami, un patron, un supérieur, un collègue, mais aussi un confident. Le souvenir de Dumbledore, allongé, brisé dans l’herbe, était le dernier qu’elle avait de lui, et ce souvenir de lui avait le don de lui mettre les larmes aux yeux. Alors elle détestait son assassin, qui n’était autre que Severus.

Mais bon il semblerait que la chance ne soit pas toujours du côté de Minerva, et même pour être plus précise, la chance n’est que trop rarement du côté de la professeure de la Métamorphose, car en marchant tranquillement dans les couloirs de Poudlard, elle rencontra celui qu’elle avait réussi à détester presque autant que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Elle n’avait plus le temps de faire marche arrière, de faire demi-tour pour l’éviter, sans qu’il ne s’en aperçoive. Elle ne voulait quand même pas passer pour une lâche devant lui. C’était lui le lâche, pas elle. Elle n’avait donc pas d’autres solutions que de croiser sa route. Elle afficha sur son visage, le plus profond mépris, et même de la haine, qui dormaient au plus profond de son cœur. Elle en avait un elle, pas comme lui. Elle lui lança ce regard noir qui la caractérisait si bien et qui ne rassurait pas vraiment son entourage. Il comprendrait sûrement qu’elle ne le portait pas dans son cœur. Il n’était quand même pas aussi bête. Après faut voir. Il était quand même assez bête pour rejoindre les Mangemorts, ces lâches qui aimaient semer la peur dans leur sillage. Elle ne put s’empêcher de faire le rapprochement entre ces Mangemorts, avec les Huns, sous le commandement d’Attila. Exactement la même barbarie.

Minerva se planta juste devant lui et avec un ton aussi sec, et méprisable, comme si elle parlait à une crotte de chien, elle dit ses mots :

Rogue !

Elle le détestait tellement qu’elle ne l’appellerait plus par son prénom comme ils le faisaient avant.

C’est vrai que Albus Dumbledore était encore en vie, ici, et elle ignorait pourquoi. Mais bon, elle n’allait pas s’embêter à chercher l’explication de quelque chose qui l’arrangeait alors qu’elle avait d’autre chose à penser. Mais elle se souvient parfaitement de la scène. Elle devait aller dans le bureau du directeur, mais au lieu de se trouver devant Severus Rogue, ce traître, et elle ne pesait pas ses mots, elle s’était retrouvée devant son meilleur ami et elle avait même éclaté en sanglots dans ses bras, tellement le bonheur était grand.

Après, c’est vrai, elle pourrait pardonner à son collègue. Mais elle n’y arrivait pas. LE fait qu’elle ait pu penser, une seule seconde à tuer Albus, le dénigrait au regard de la stricte mais fière Ecossaise. Quand elle pensait au mépris cordial qu’elle affichait devant tout le monde envers Severus, juste parce qu’ils étaient directeurs de maisons qui se haïssaient, mais alors qu’en fait, elle l’appréciait, elle se demandait comment elle avait pu être aveugle à ce point et se montrer si agréable avec lui.

Et cet homme… Pourquoi, alors que c’était la seule personne qu’elle voulait ne pas voir, devait-elle le croiser dans un quelconque couloir de Poudlard ? En effet, elle lui avait mal parlé, mais après tout, elle se moquait totalement de ce que pouvait penser ce professeur. Et il osait répondre de manière ironique.

Je ne vous parlais point, je vous saluais. Et je faisais juste appliquer les lois de politesse de ma société, une société avec des valeurs, comme la vérité, la justice, la politesse, le respect… Je ne pense pas que vous les connaissiez.

Et voilà Rogue qui commençait à faire des leçons de politesse à Minerva… Mais pour qui se prenait-il ? Il était vraiment mal placé pour lui faire la morale ? En plus du mépris que la respectée professeure de Métamorphose pouvait ressentir pour ce Mangemort qu’elle détestait, la colère commençait à remonter, et son visage se marbra tout doucement de tâches de fureur rouges, ses sourcils formèrent une seule ligne et ses lèvres mincirent. Un conseil à donner à Rogue, courir très vite et se cacher très bien !

« Rogue ! Je… »

Mais elle n’eut pas le temps d’aller plus loin, car il demandait où il se trouvait. Mais était-il suicidaire ou le faisait-il exprès ? Elle commença à crier, sa patience avait désormais craqué.

« Mais vous vous moquez de moi en plus ? »

Cette question était purement rhétorique et n’attendait pas spécialement de réponse.