(Daenerys & Sansa) Elles se rencontrent enfin.

Baelish était ici bien vivant et Sansa Stark faisait les cents pas dans le parc, toute à ses pensées, en se demandant que faire à ce sujet. Elle ne savait pas si elle devait de nouveau le faire exécuter, il avait après tout été jugé une première fois et, puisque le destin annulait la peine, elle pouvait toujours, en théorie, y remédier. Mais elle ne savait pas si c’était une aussi bonne idée que cela et si elle pouvait se le permettre ici, sans l’appuie ni de Brann ni de sa sœur Arya. Ensemble à Winterfell, les Stark avaient étés soudés ; tels une meute. Mais ici, la dame de Winterfell était seule et sans ressources, sans savoir si un quelconque visage connu, hormis celui de Peter, n’habitait cette étrange ville.

Dans le parc de crossover town en cette journée, du coup, la demoiselle pensait à tout cela quand un bruit semblable à un ouragan lui fit lever la tête pour voir un dragon. Elle n’en avait jamais vu. En revanche, elle en avait entendu parler. Et en voyant cette femme descendre, avec ses cheveux extrêmement blonds, dignes des Targaryen, elle savait qu’il s’agissait de Daenerys. La femme que son frère avait rejoint. La dernière personne, en soit, à avoir vu son frère, probablement. Il ne lui fallut que quelques secondes pour quitter son état statique et appeler alors, par son nom, celle qui prétendait au trône de fer.

« - Je viens de Winterfell. » répond simplement la rousse en réponse à la question de cette blonde, en faisant un pas vers elle. «Je suis Sansa Stark, Lady de Winterfell.» répond sans détour la rousse en détaillant, elle-même, son interlocutrice.

Des reines, des prétendantes, Sansa en avait vu. Elle avait vu Cersei. Elle avait vu Marjorie. Elle savait qu’une reine était très différente d’une autre. Elle ne savait pas, alors, à quoi s’attendre avec Daenerys, ne connaissant de cette dernière que quelques rumeurs. Elle ne ferait donc, aucun cadeau à cette femme, aussi normale puisse-t-elle lui paraître dans les tourments de ce monde inconnu. La croiser aurait put être rassurant, ça ne l’était pourtant pas. La demoiselle était devenue méfiante de ses rencontres. Elle apprend lentement, dit-elle. Mais elle apprend, tout de même.

«- Mon frère, Jon Snow, est parti vous retrouver, avant que je n’arrive ici et il m’est impossible de le retrouver. J’aurais espéré que vous sachiez alors… me donner quelques information.»

Elle ne ploierait pas le genou devant cette femme, elle resterait digne et fière. Il était hors de question pour Sansa de montrer un quelconque signe de soumission, envers quelque reine autoproclamée que ce soit. Elle avait eut à subir la folie de Joffrey, celle de Ramsay, celle de Cerceï... plus jamais elle ne se soumettrai à qui que ce soit. Se soumettre était un signe de faiblesse à ses yeux, parce que tout ces rois vous prenaient alors pour leurs marionnettes, leurs pantins. Il était hors de question pour la dame de Winterfell que qui que ce soit, désormais, dispose d'elle et de ses volontés. Elle serait une muraille face à l'adversité, un roc face à la folie, au désir de pouvoir des autres. Devenir reine, elle en avait rêvé plus jeune. Aujourd'hui, elle ne connait que trop bien le prix du pouvoir, le prix à payer, les sacrifices que cela demande et, pour l'amour d'une couronne, elle ne sait que trop bien comme elle a faillit se perdre en chemin. Plus jamais Sansa Stark ne quitterait sa route. Plus jamais elle ne baisserait la tête. Seulement peut-être pour Jon, le roi du Nord, en qui elle pouvait avoir confiance, parce que leurs liens étaient plus fort que de simple liens de sang.

"- Il ne prétend pas l'être, il l'est. Il l'est parce que c'est lui qui décide de ce qui est bien pour le Nord. Il l'est parce que les hommes du Nord l'ont acclamés à ce poste, l'ont porté à ce titre. Il l'est parce qu'aucun autre, mieux que lui, n'est en mesure de se battre pour le nord comme il le fait et d'y mettre tout son cœur." répond sèchement Sansa, comme si elle ne voulait pas laisser à son interlocutrice l'occasion de douter de ses propos.

Apprenant que Daenerys n'a jamais vu Jon, la jeune femme lève un sourcil en détaillant cette femme, essayant de déterminer si oui ou non, celle-ci se moque d'elle et a vu Jon, sans vouloir le dire. Mais la sincérité semble prendre place sur son visage et Sansa a beau être méfiante envers celle-ci, elle ne peut, à priori, pas l'accuser de facétie.

"- Il venait requérir votre aide contre une menace qui plane, au Nord et qui, après avoir prit Winterfell, ne manquera pas de se répandre, comme une trainée de poudre, à Westeros. Et il importera peu, alors, de savoir qui de vous ou de Cerseï est la plus légitime sur le trône."

«- Mais Thorren n'est plus là, madame, je crains que vous n'ayez quelques décennies de retards. Depuis, Eddard Stark est devenu gouverneur du nord. Puis se fut au tour de son fils de le devenir, Robb, lorsque Joffrey, qui se prétendait légitime au Trône de fer, lui a fait trancher la tête. Mais le jeu du Trône est capricieux. Quand on y joue soit on gagne... soit on meurt. Aussi le nord est-il tombé et finalement, c'est un Bolton qui en a prit les commandes. Ramsay, Bolton. Jusqu'à ce que finalement, un malheureux accident de chasse au cours d'une bataille ne le conduise à être dévoré par ses chiens comme il faisait dévorer ses amantes... Et c'est là que les hommes du Nord ont acclamé Jon comme étant leur roi. Jon est roi par la volonté des hommes, non par vos affaires et peu importe alors de savoir à qui Thorren Stark a prêté son allégeance, car celle de mon frère appartient toute entière au nord.» répond fermement Sansa.

Est-elle donc effrontée de parler ainsi à une femme qui se revendique reine d'une couronne qu'elle ne porte pas et que sa famille a perdu dans les jeux de la guerre ? Probablement. Elle devrait certainement plier, comme elle le faisait devant Cerseï, comme elle le faisait devant Jon, comme elle le faisait devant Ramsay. Mais non. Sansa a passé trop de temps à se taire pour continuer ainsi. Et c'est en Lady de Winterfell, aujourd'hui, non plus en adolescente stupide et ambitieuse, que la jeune femme se comporte et s'exprime. Des personnes qui voulaient obtenir la couronne, Sansa en a vu beaucoup, bien trop. Elle les a vu mourir autant qu'elle les a vu capables de tout pour gagner la bataille. Alors pour elle, cette femme si fière qui se tient devant elle peut bien parler, elle est encore une ambitieuse qui se soucis d'avantage de son égo, de son prestige, que de réellement  faire quelque chose de bien pour les hommes et les femmes de Westeros. Méfiante, Sansa l'est forcément. Elle a vu la cupidité de trop près et dans toute chose pour ne pas, désormais, la chercher chez tout le monde et se méfier des roitelets.

«- Ce n'est pas à moi qu'il convient de dire ce que mon frère aurait dût faire s'il vous avez rencontré. C'est avec lui qu'il faudrait vous entretenir de cela. Et comme vous pouvez vous en apercevoir, le roi du nord n'est pas ici. Quand à vos sujets prêts à mourir pour vous, j'en ai vu. J'en ai vu prêts à mourir pour Joffrey, prêts à mourir pour Cerseï, prêt à mourir pour Ramsay... Si vous pensez m'impressionnez en dénombrant les hommes prêts à mourir pour vous, il n'en est rien. Et puisque des êtres sont capables de mourir pour de telles personnes, ce n'est pas le nombre de gens prêt à mourir pour vous qui saura me convaincre du bien fondé de la mission que vous vous êtes fixé. Vous voulez un trône et avez trouvé des sujets pour vous portez à celui-ci, fort bien. Cerseï en a prêt à défendre le trône pour elle et ils sont nombreux. Croyez-vous que le nombre de ces gens près à mourir pour elle la rende légitime ? Ce n'est pas au nombre d'âme prêts à mourir pour vous que l'on sait ce que vous avez à leur offrir. Toute reine soyez-vous, Daenerys, je crains que vos raisonnements ne soient... erronés. C'est avec une tête que le trône se gagne, d'avantage qu'avec une armée. Quand à la menace dont vous vous moquez, quand elle aura passé le mur, vous pouvez bien être reine si vous le voulez, d'un royaume sans sujets.»

Elle savait très bien que Thorren n’était plus là. Daenerys a eu une éducation assez mince vis à vis de ses parents mais elle a quand même étudié les royaumes. Est-ce que le mot perpétuité lui a échappé ? Il faut croire que cette femme se moque des engagements tenu par ses ancêtres. Car c’est à vie qu’il lui avait donné son allégeance.

 « Je sais. Le mot perpétuité vous aurait-il échappé ? » sa voix est faussement curieuse. On peut voir un léger sourire moqueur dans le coin de ses lèvres. Elle cesse cette petit pique et reprend plus formellement « Peu importe, le fait est que le nord devra prêter allégeance à une souveraine tôt ou tard comme l'a fait votre ancêtre avant vous. Et, c’est devant la maison Targaryen qu'il a pliée le genou »

Oui. Qu’elle le veuille ou non c’était la vérité. Elle était plutôt effronté de lui parler ainsi. Elle aurait été une reine orgueilleuse elle l’aurait donné à ses dragons. Un simple mot suffirait à la réduire en un tas de cendre. Mais elle n’est pas ce genre de reine. Elle aime bien sa hargne mais d’un autre côté ça commence à l’irriter. Et la façon dont elle parle, ce qu’elle sous-entend ne lui plait guerre.

« Vous vous méfiez de moi, je peux le comprendre mais ne voyez pas en moi une reine cupide et égoïste ».

Son regard devient dure et froid tandis qu’elle avance vers la rousse.

« Ma cause est juste, j'ai brisé les chaînes des esclaves, j'ai châtié les coupables. Je sais combien même il est difficile de survivre dans ce monde, croyez vous que je prenne tout ca pour un jeu ? Vous l'appelez le jeu de trône. Ce n'est pas un jeu. La survie je connais, j'ai été vendu, j'ai été violé, j'ai été trahis, on a tenté plus d'une fois de me tuer. Je suis une femme avant d'être une reine. Je suis née pour gouverner, du chemin j'en ai fais, des obstacles j'en ai traversé, des ennemis j'en ai tué, ce n'est pas vous qui allez m'apprendre comment conquérir un trône ». Elle prend le temps de l’observer de haut en bas, des pieds à la tête. Pas d’une manière hautaine, mais comme pour la juger « Car voyez vous moi je ne vois pas ça comme un jeu alors vous feriez mieux de garder vos paroles pour vous »

Elle enfonce profondément son regard froid dans celui de la dame de Winterfell. Elle garde une posture droite et continue sa tirade en guise de réponse à ses propos.

« Je n'essaie pas de vous impressionner, j'ai assez de mes enfants pour cela. Je vous fait comprendre que cette guerre pour laquelle des gens meurt et que vous osez comparer à un jeu n'est pas une simple soif de pouvoir. C'est une question de foie et de conviction. Et j'ai foie en moi, ceux qui me suivent ont foie en moi. Je ne les ai pas acheté avec de l'argent, je ne leurs ai pas mis de couteau sous la gorge je leurs ai laissé le choix et ils ont décidé de me suivre. Je ne me caractérise pas par mon armée, ce qui fait de moi une souveraine c'est la foi que j'attribue à ma cause, et rien ni personne ne pourra me l'enlever. Alors vous pourrez dire ce que vous voulez, mise à part cette ville qui nous fait prisonnière je vois mal ce qui serait plus important que cela en ce moment même »

La reine des dragons la regarde avec duretés avant de tourner la tête et de faire quelque pas sur le côté laissant planer quelques secondes de silence. Elle pivote de nouveau la tête vers la rousse pour la regarder, s’arrêtant.

« Pourquoi prêterai-je oreille à une quelconque menace infondé ? Avez-vous au moins une preuve de ce que vous avancez ? Je ne peux mener qu’une guerre et la menace n’est pas au mur mais à Port Real. Alors à moins qu’on m’apporte preuve du contraire, oui je me moque de ce que vous pouvez dire ».