Jace ♣ Non elle ne ressemble à personne, c'est Belle.

Belle avait quelques fois l'esprit ailleurs. Pour ne pas dire que c'était tout le temps le cas. Alors que la bête lui a donné un droit de sortie et qu'elle peut découvrir Crossover town pour la première fois, la jeune femme s'est naturellement aventurée dans les rues. Et, par hasard, elle a découvert sur sa route la bibliothèque, en plein centre-ville de la ville. Elle ne l'a pas cherchée mais en voyant cette devanture, naturellement, la Belle est entrée dans l'endroit, sans penser un seul instant à la montagne de livres qui l'attend déjà au domaine de la bête, livres auxquels il lui a donné un accès libre. Mais non, il faut que l'appel de la littérature soit toujours plus fort que la raison, au point que la jeune femme en oublie les livres qu'elle a déjà, pour lire d'autres qui se présentent à elle.

Quand elle quitte la bibliothèque après s'être fait faire une carte de fidélité, la jeune femme va pour sortir et elle manque de bousculer un jeune homme inconnu qui entrait dans la bâtisse au même moment. Elle ne sent sa présence qu'à deux pas de lui et se répand en excuses, sans collisions.

La jeune femme observe son interlocuteur, intriguée par la tenue de ce dernier, qu'elle observe de haut en bas. Elle ne le connait pas, c'est certain. Mais sa tenue est plus encore sujet de surprise pour la ravissante Belle. Cette dernière ne s'attendait pas à cela, elle n'a jamais vu ce genre de tenue et ne sait, alors, pas quoi en penser. Et de toute façon, en quoi ses pensées pourraient intéresser le jeune homme ? Ce n'est pas nécessaire. Elle ne sait que dire.

"- Cela m'aurait contrarié." répond simplement la brune.

Il faut dire qu'elle n'a plus l'habitude de la délicatesse des gens, avec sa nouvelle vie auprès de la bête qui parfois ne manque pas de la bousculer, avec sa vivacité et son mauvais caractère. Alors elle a eut peur que cet homme ne lui reproche une bousculade. Parce que c'est le genre de choses que souvent les gens n'apprécient pas le moins du monde et la bête aurait probablement été de très mauvaise humeur vis à vis de la belle.

"- Votre tenue est pour le moins étrange... Qu'est-ce donc ? Des chaussures de marche ?" demande la jeune femme en désignant les chaussures qu'il porte.

Si cela l'aurait contrarié ? Naturellement ! Et pourquoi ? Parce qu'elle n'aurait pas aimé se faire disputer, voilà tout ! La jeune femme lève un sourcil alors que son interlocuteur poursuit ses questions et elle ne comprend pas où il vaut en venir. Dans son temps, les gens qui se bousculent s'excusent poliment. Et ceux qui ne s'excusent pas se font sévèrement disputés. D'autres cependant, de moindre instruction, se permettent de crier après les personnes qui les bousculent. Pour Belle, c'est arrivé quelques fois dans le charmant village de Villeneuve, alors qu'elle avait comme souvent, la tête dans la lune.

"- Je veux dire par là monsieur que j'aurais été contrarié de vous avoir bousculé." répond elle comme si c'était évident, parce que ça l'est pour elle.

Comme il semble se moquer d'elle, la jeune femme lève un sourcil, en l'observant. Comment peut-il dire de l'une de ses plus jolies robes, qu'elle est un chiffon ? De ce même bout de tissus que l'on utilise pour nettoyer les casseroles !? Et les mots qu'il emploie sont tellement bizarres, aux oreilles de la Belle qu'elle lève ses sourcils plus haut encore, si cela lui est possible.

"- Que sont les jeans et les t-shirt ?" demande-t-elle en butant quelques peu sur ces mots, sur leur prononciations, faute de les connaître. "Et ma robe n'a rien d'un chiffon ! Les jupons en sont très propres !" se défend-t-elle.

«- Je viens de Villeneuve. Et Mathusalem n’est plus de ce monde depuis longtemps ! Pensez-donc, en l’an de grâce 1700, il était déjà disparus depuis fort longtemps !» répond la jeune fille.

Elle hausse les épaules, pour elle c’est une évidence et sa façon de parler n’a rien d’étrange, tout le monde parle ainsi de son temps, elle ne voit pas le mal. Elle a du mal à saisir l’idée que d’autres puissent ne pas être de son époque. Comment envisager quelque chose d’aussi étrange ? Belle est rêveuse oui, avec la tête dans les nuages c’est un fait. Mais ses nombreuses lectures l’ont instruites et elle sait ce qui appartient au rêve et ce qui appartient à la réalité.

«- Non je ne sais pas ce que sont un jean et un… enfin, ces choses. Chez nous, les hommes portent le pantalon, la chemise et les dames revêtent leurs robes.»

Comme il essaie de lui montrer ses vêtements, la demoiselle détourne la tête en disant que c’est inconvenant et elle l’enjoint à se revêtir, remettre son manteau, comme elle croit que le t-shirt qu’il montre est un dessous, à l’image de ses jupons.

«- Non merci, je ne suis pas intéressée à m’habiller comme… elles.» la jeune femme montre quelques passantes. Malgré toutes ses lectures et son avance sur son temps, elle reste pudique, quand-même  !