[Eleanora] L'amour s'est confondu avec la haine.

On pouvait le dire sans peine, Eleonora était morte d'inquiétude. La jeune maman, qui ne vivait plus que pour sa fille depuis que Severus Rogue les avait toutes deux abandonnés, n'arrivait pas à croire que son enfant puisse être aussi mal, alors qu'elle avait tout essayé pour lui venir en aide, faisant appel aux potions les plus connus tout d'abord, avant de s'intéresser à des cas plus rares. Elle avait beau être relativement jeune, elle était douée en potions : c'est cela qui avait, il y a longtemps lui semble-t-il, attiré sur elle le regard de Severus, au cours d'un rassemblement de potionnistes. Elle présentait une thèse, à cette époque, toute jeune et innocente. Une thèse qu'elle avait terminé quelques années plus tard, juste avant que le professeur Rogue ne la quitte, pour la protéger sans qu'elle ne le sache, si bien qu'elle n'avait jamais divulgué le fruit de son travail à qui que ce soit.

Endormie sur les chaises en attendant des nouvelles de son enfant, affaiblie par la fatigue et la dépression, mélangées désormais à l'inquiétude pour son enfant, la brunette sursaute pourtant quand elle sens Severus poser une cape sur elle et, surprise, sans réfléchir réellement, sans être en mesure d'assimiler la situation, de comprendre, elle agrippe la chemise du sorcier, l'air hagard, avant de souffler de soulagement.

« - Tu m'as fais peur. » dit-elle avant de se rembrunir, n'oubliant pas la conversation de la dernière fois.

La sorcière hoche la tête mais les choses ne sont pas faciles et elle a du mal à oublier qu'il l'a menacée de lui prendre sa fille, pour cinq ans, pour lui "apprendre", par vengeance, parce qu'elle ne lui avait jamais dis qu'il allait être père. En même temps il avait laissé entendre ne pas vouloir de cette fonction, quand il l'avait quitté, le jour même où elle pensait lui annoncer qu'elle attendait un enfant. Comment aurait-elle put comprendre, aussi intelligent soit son cerveau d'aigle, la machination mise en place et lui faisant du tord à cause du retour du mal dans l'Angleterre ?

Apercevant pourtant l'inquiétude de son interlocuteur dans le regard de ce dernier, la sorcière pose une main sur celles, jointes, du potionniste, sans dire un mot, son regard se perdant sur le mur leur faisant face, triste, blanc. Mortel.