Je ne suis pas malade, je suis différente ♠ Libre

La jeune femme quitte sa demeure, à pieds, s'enfonçant dans les rues de la ville comme d'habitude, alors qu'elle doit se rendre au Grey Sloan memorial Hospital, en vue de son suivie psychologique. Ce sont des bêtises tout cela, elle ne sait même pas pourquoi elle continu de s'y rendre. Peut-être parce que ça ne lui fait pas de mal, c'est vrai. mais à bien y penser, ça ne lui fait pas de bien non plus. La jeune fille ne se sent pas forcément mieux après ses visites, mais bizarre. Et ça ne la rend pas moins... Cela n'a jamais rien fait pour ses troubles du comportement alimentaire, malheureusement.

Elle n'en sort pas mieux qu'avant d'y être rentrée, comme d'habitude et machinalement, elle jette le pain au chocolat que le docteur l'a forcé à prendre avant de sortir. Non. Non, elle ne peut pas manger autant de gras, de sucre... Non, elle ne veut pas. Erica sait bien que son corps ne l'accepterait pas, qu'il rendrait tout. Alors la jeune romancière ne veut pas prendre de risque. Elle s'avance vers le secrétariat, afin de prendre son prochain rendez-vous et puis elle descend, traverse le hall, sort enfin et respire un grand bol d'air frais, juste devant les portes de l'hôpital.

Lisa soupire en arrivant devant la porte de l'infirmerie de Poudlard, fermée à clés. Prise de vertiges depuis le matin, malgré un petit déjeuner normal, la rousse pensait profiter de la pause de Midi pourconsulter l'infirmière. Mais cette dernière manque toujours à l'appel. En soupirant, Lisa envoie donc un message à Remus pour le prévenir de ne pas s'inquiéter si elle manque son cours cet après-midi, qu'elle ne se s'était simplement pas très bien et à donc préféré aller voir un medicomage. Elle précise en fin de texte qu'elle le tiendra au courant ce soir de ce que le medicomage lui aura dit sur sa santé. Puis elle quitte l'école et se rend dans la petite ville de crossovertown à pied.

Sortant de consultation avec son ordonnance, la jeune femme prend la direction de la pharmacie proposée par l'hôpital et demande la cure de vitamines qui lui a été prescrite. Enfin elle sort dehors et remarque un femme qui soupire. La rejoignant, Lisa note son air contrarié et cherche gentiment à en savoir plus, pour lui remonter le moral.

"- Mauvaises nouvelles mademoiselle ? Ce n'est qu'une mauvaise passe vous savez. Ça va mieux après."

Là. Elle a l'impression de se sentir mieux, maintenant qu'elle est dehors et que les murs de l'hôpital ne sont plus tout autour d'elle, à lui donner l'impression qu'elle va étouffer. La jeune femme avance et s'installe sur un banc dans le parc face aux portes de l'hôpital, où les malades peuvent venir prendre l'air et se dégourdir un peu les jambes lorsque leur santé le leur permet. La rousse ferme les yeux, essayant d'entendre le chant des oiseaux. Mais seul le bruit des voitures un peu plus loin lui parvient et elle soupire. Quand elle rouvre les yeux elle sursaute comme une jeune fille l'à rejoint et lui parle.

"- Pas spécialement. C'est juste que comme d'habitude la consultation à l'hôpital ne m'aide pas trop." répond Erica en regardant cette fille qui l'a rejointe. "Vous ça a l'air d'aller par contre... vous êtes venus faire une visite à un patient ?"

Lisa se sent désolé. Désolé pour cette fille lorsque cette dernière indique que ses visites à l'hôpital ne l'aident pas. Sans savoir de quoi souffre cette femme, qu'elle ne connait pas, la jolie bleu et bronze se sent désolée pour elle. La rousse n'ose même pasbimagier ce que c'estque d'être malade et de ne pas pouvoir être soigné par les medecins. Elle n'a aucune idée de la maladie dont peu souffrir son interlocutrice mais ça ne change rien selon elle. Peu importe la maladie, qu'elle soit physique ou psychologique, ça ne doit pas être évident de ne pas pouvoir retrouver un état stable.

"- Non je nesuid pas venue pour voir un ami. Je voulais être ausculté car j'ai des vertiges ce matin et je ne savais pas à quoi ils sont dû. Mais j'ai eut une ordonnance pour acheter mes médicaments alors ça va... de quoi souffrez-vous ?" demande la jeune femme. "Si ce n'est pas indiscret bien entendu.

Sur les deux interlocutrices vraisemblablement, il y en a au moins une des deux qui se porte bien. Cette inconnue dont Erica ignore toujours le nom à bien de la chance de pouvoir être soigné par quelques médicaments. Ce ne sont pas ce genre de gélules qui sauveraient beaucoup la romancière malheureusement. Elle regarde cette fille qui l'interroge et soupire.

"- C'est pas que cela soit indiscret mademoiselle. C'est seulement que ce n'est pas très facile pour moi de parler de cela. Les gens ne comprennent pas toujours ce que ma maladie implique, ce que je peut vivre." Répond posément Erica, sans trop savoir si elle a envie de parler ou pas. Après tout cette nana, elle ne la connait ni d'Eve ni d'Adam.

Elle détourne la tête et regarde la bâtisse avant de poser de nouveau les yeux sur la rousse qui est venue la voir. Elle décide de se présenter, comme elles ne l'ont toujours pas fait.

"- Erica Andersson enchanté !" dit-elle en tendant la main vers la rousse.

Lisa a un léger sourire aux lèvres en entendant la réponse que lui fait cette inconnue. Il faut dire que même si cette dernière pense que sa condition n'est pas facile à révéler, Lisa n'aura aucun problème avec. Quelque soit ce que dira l'humaine. Et elle peut toujours essayer delà réconforter. Après tout la sorcière sort avec un loup-garou. Son professeur qui plus est. Alors ce qui est difficile, délicat à dire, cela la connait. Elle se rapproche de la femme assise sur le banc et y prend place à son tour en souriant.

"- Ne vous en faites pas je ne suis pas là pour vous juger Mademoiselle. Vous savez je ne suis pas le genre à me moquer des autres." répond gentiment la sorcière. "Cela vous fera du bien de parler."

Lisa lui tapote le dos gentiment et sourit en voyant la main tendue par Erica. Elle l'attrape volontiers et la serre dans la sienne.

"- Enchanté Erica. Je suis Lisa."

"- Mais je ne vous connais pas et rien ne me prouve que vous me dîtes la vérité." objecte Erica en regardant cette femme qui souhaite la pousser à parler, à confier ses tourments.

Oui, parler lui ferait probablement du bien et la jeune femme le sait très bien. Mais dans un même temps elle ne sait pas qui est cette fille qui se présente sous le nom de Lisa, comme elle répond à la présentation de la romancière. Cette personne sortie de n'importe où pourrait être n'importe qui et la jolie Erica ne peut pas avoir la certitude de lui parler sans crainte.

"- Ce n'est pas contre vous Mademoiselle mais... En tout cas, Lisa est un joli prénom" répond la femme en essayant de sourire. "Mais mes problèmes... sont mes problèmes. Et même si en parler me ferait probablement du bien c'est vrai...je ne vous connais pas assez pour le faire."

Lisa hoche la tête, elle comprend ce que veux dire cette femme, elle comprend que ce ne soit pas évident de parler. Parfois, ce que l’on a sur le cœur est simplement trop difficile à dire. Lisa comprend. Même Remus a parfois du mal à parler de sa condition. Et au début, pour qu’il en parle, elle a même eut besoin de lui dire qu’elle avait déjà compris, qu’elle savait déjà ce qu’il était. Et que ça ne la dérangeait pas.

«- Je comprend, ce n’est pas grave. » répond Lisa en restant silencieuse.

Assise sur ce banc, face au refus de parler de cette rouquine, Lisa ne sait plus vraiment quoi dire. Alors elle ne dit rien, elle écoute le silence, perturbé du bruit des voitures un peu plus loin. Et puis après quelques instants, elle se lève, prête à partir.

«- J’espère que cela ira mieux mademoiselle. Bonne journée.»

Elle regarde cette fille se lever, et d’un coup, d’un coup oui, elle pense que parler pourrait lui faire du bien, que ce ne serait peut-être pas une mauvaise chose, que dire ce qu’elle a sur le coeur, que dire de quoi elle souffre… pourrait ne pas être si mal que ça. Alors elle se lève aussi, regarde cette rousse de dos qui va pour partir.

«- Je suis anorexique.»

Son aveux tombe dans le silence et elle regarde encore cette silhouette qui lui tourne le dos, qui se tourne pour la regarder. Qui revient vers elle rapidement, l’air doux et compatissant, loin de tout jugement.

«- Les gens ne comprennent pas. Ils me disent que je suis mince, que je n’ai pas besoin de maigrir mais… Ils ne comprennent pas que c’est plus fort que moi, que je ne peut pas faire autrement, que… que ce n’est pas facile de s’en sortir, que je voudrai bien mais que je ne peut pas. Ils se foutent de tout ça. Les gens sont tellement… Tellement….» se plaint la jeune femme.

Lisa est désolé. Désolée pour cette fille, en entendant ce qu’elle vie. L’anorexie, la petite rousse ne connaît pas. Et elle aime trop le chocolat pour essayer de se priver de lui, de maigrir à tout prix. En étant en partie Velane, Lisa a une certaine image de son corps. Alors oui, elle n’est pas toujours au mieux de sa forme, elle ne se voix pas comme un canon de la beauté, mais elle ne se trouve pas laide ou trop grosse. L’anorexie, elle ne connaît pas, elle ne sait pas ce que ça fait, ni à quel point les malades peuvent en souffrir. Mais elle sent la tristesse d’Erica dans sa voix, la souffrance de celle-ci. Et ça, ça ce n’est pas normal. Elle ne devrait pas se sentir aussi mal pour ça. Lisa soupire. Elle se tourne, revient vers elle.

«- N’ayez crainte je ne dirai rien à personne et je ne me moquerais pas. J’imagine que c’est suffisamment dur à vivre comme ça. Je ne suis pas là pour vous juger… Donc, vous veniez voir un psychologue ? Et ça ne vous aide pas ? Vous savez d’où vient le problème ? »

La rousse observe sans y croire vraiment, cette fille qui dit ne pas la juger. Cela semble toujours aussi fou et impossible, chaque fois que cela lui arrive. La jeune romancière déglutit. D'ordinaire, les gens lui disent qu'ils ne comprennent pas, qu'elle n'a pas besoin de ça, que c'est idiot de s'en faire comme ça, idiot de se priver de manger. Mais c'est plus fort que La jeune femme, tellement plus fort. C'est une maladie, même si elle ne veut pas le reconnaître. Ce n'est pas normal d'être comme ça, non c'est vrai. Mais c'est sa normalité et la jeune femme n'entend pas la voir critiquée.

"- Merci... Pour les raisons vous savez, ils ne sont jamais très clairs. Ne cherchez pas mais avec les psychologue, tout vient toujours de l'enfance, qu'elle soit instable ou non. C'est ennuyeux." répond la jeune femme en expliquant son cas à la jolie Lisa.

Lisa acquiesce d'un mouvement de la tête. Un soucis dans l'enfance ? Elle ne s'y connait pas en psychologie mais à bien y penser elle n'est peut-être pas aussi catégorique sur la question que peut l'être son interlocutrice. Lisa cependant garde cette réflexion pour elle-même. Ce n'est pas la peine d'embêter la jeune femme lui faisant face avec cela, dautant plus que la dénommée Erica semble déjà suffisamment contrariée, sans avoir besoin d'ajouter à ses tourments.

"- Je vois. Dans l'enfance mais du coup vous n'avez pas vraiment de réponse à vos questions sur ce qui vous arrive. C'est cela ?"

Erica lève les yeux vers la jeune femme revenue vers elle. cette rousse ne la juge pas, c'est étonnant. Rica n'en a pas l'habitude, vraiment pas. Non seulement elle ne lui en veut pas, mais en plus elle cherche même à comprendre ce que peu vivre et ressentir la jeune femme malade. Lisa lui semble d'un coup bien sympathique. La jeune femme ose même lui adresser un fin sourire. Oui, cette jeune fille, qu'Erica ne connait pourtant pas, dégage quelque chose. Quelque chose de doux, de gentil, de profondément humain et compréhensif, en somme. Erica sourit un peu plus mais son regard se fait de nouveau fuyant.

"- C'est un peu cela. Mais ce n'est peut-être pas entièrement faux non plus, je le reconnais. Je veux dire que je n'ai pas eu une enfance très équilibrée alors oui... Oui peut-être que cela a joué un rôle dans la femme que je suis et ce que je traverse aujourd'hui.

Lisa sourit en réponse au sourire que lui adresse son interlocutrice, mais ce sentiment d'être désolé pour cette fille ne quitte pas le cœur de la jeune femme malgré tout. Comment peut-on en arriver à cela ? Comment se déclenche une telle maladie ? Une maladie à ce point contraignante et certainement horrible ? Lisa ne pourrait pas avoir faim sans cesse et elle suppose que cela se passe ainsi. Lisa n'en a aucune idée, en tout cas. Parce que pour sa part, la semi-vélane n'a jamais connu cette maladie. Alors elle ne peut pas vraiment la comprendre encore. Oui elle a fait un jour une petite dépression parce que Remus l'avait quitté pour la protéger de sa nature de loup. Oui, elle avait assez peu mangé, à ce moment là. Mais vivre ainsi sans cesse ? Alors ça non, la rousse est sûre et certaine de ne pas pouvoir être un jour anorexique. De toute façon, elle n'en a pas l'intention. Et ce qu'elle a vécut n'est pas comparable au passif d'Erica.

"- Je vois. Mais je devine que tu ne veux pas en parler. Je me trompe ?"

Cette fille est douce, intelligente, gentille et tellement compréhensive dans un même temps. Erica hoche la tête pour répondre à la question de son interlocutrice. Non c'est vrai, elle ne veut pas vraiment en parler, ça la regarde. Comment dire à une parfaite inconnue, ou presque, que sa vie a été chaotique ? Que sa mère s'est prostituée, si bien que sa fille n'a guère espoir de trouver un prince charmant, persuadée qu'elle l'est que tout les garçons ne sont que des pervers. Alors oui, elle s'amuse un peu avec eux de temps en temps, mais cela ne change pas l'opinion qu'elle a d'eux.

"- Non tu ne te trompe pas." répond simplement la jeune femme, sans même avoir remarqué qu'elles ont changé la manière de s'adresser l'une à l'autre, passant du vouvoiement au tutoiement, d'un coup. "Disons que cela n'a rien de très glorieux, c'est tout."

"- Je vois." répond Lisa avec toujours ce doux sourire aux lèvres, qui pousse à la confidence. "Je comprends tu sais. Tu n'es pas obligé de me parler si tu n'en a pas envie. Je sais que ce n'est pas toujours évident de parler de ce qui nous tracasse, de ce qui ne nous va pas. On ne peut pas tout dire aux gens, surtout pas à une parfaite inconnue ou presque. Ne t'en fais pas, je pense que si j'étais à ta place, je ferai la même chose, je réagirais de la même façon. Ce n'est pas un drame, fait ce qui te semble être le mieux pour toi, ni plus ni moins.

Lisa a un sourire gentil, pour mettre Erica en confiance, pour la mettre plus à son aise. Elle comprend. Il faut dire qu'elle a toujours été douée pour les relations humaines, avoir de l'ouverture, voir les gens tels qu'ils sont.

"-Tu veux que nous allions prendre un café ?

Le regard d'Eerica se pose sur Lisa et on peut voir au fond de celui-ci toute la reconnaissance dont la romancière est capable, face à la gentillesse de Lisa. De la reconnaissance pour se montrer si douce et compréhensive pour ne pas vouloir l'obliger, obtenir ses confidences à tout prix. Ce n'est pas tout le monde qui se montrerait aussi attentionné et délicat que peu l'être la jolie rousse sur cet instant. Comme cette dernière propose d'aller faire un tour dans un café de la ville, Erica prendre le parti d'accepter et se lève, passe de nouveau les portes de l'hôpital. Là, elle prend place dans la cafétéria et invite Lisa à prendre place alors qu'une serveuse se présente pour prendre la commande.

"- Un café latte s'il vous plaît."

Lisa sourit en voyant Erica se lever, comme cette dernière accepte, de toute évidence, son invitation à se rendre dans un café pour s'en boire un, justement. Satisfaite de voir que Rebecca accepte de prendre une boisson chaude en sa compagnie, elle note en même temps que c'est fou, parfois la vie, quand on rencontre des gens ou qu'on les retrouve d'un coup, comme ça. La sorcière sourit et emboite le pas à son interlocutrice avant de prendre la place dans un bon fauteuil.

"- Mes fesses, ça fait du bien de s'asseoir !" lance la rousse avec amusement.

Elle n'a pas le temps de commander que son interlocutrice a déjà passé sa propre commande. Du coup Lisa rit en croyant voir Remus dans une boutique de chocolat, fouinant "encore deux minutes". "Pour moi ce sera un viennois s'il vous plaît."

Leurs boissons en main, les deux commencent à parler de choses et d'autres, sans importance la plupart du temps.